grands disques chiants

c'est Peter Momtchiloff qui me donne cette idée de topic. Sur son facebook il dit "j'ai un ami qui refuse ma théorie selon laquelle "Wonderwall music" de George Harrison est un grand disque chiant, au motif qu'une chose pareille n'existe pas. Avez-vous d'autres suggestions de grands disques chiants, ou d'autres grandes œuvres d'art chiantes ?"

il y a des réponses intéressantes, comme celles-ci :

Citation :

trop d'albums de techno minimale pour tous les mentionner... J'en ai un de Richie Hawtin où il ne se passe quasiment rien pendant une demi-heure, et pourtant c'est bien. Il y a aussi les grands disques que vous préféreriez n'avoir jamais à réécouter. "The drift" de Scott Walker est dans cette catégorie.

Citation :

reprendre le principe de Tago Mago et l'emmener encore plus loin : Everything, All At Once Forever de th' Faith Healers

ou ceci :

Citation :

Les films les plus contemplatifs de Tarkovski peuvent s'avérer monotones, surtout si on le regarde sur un écran de télé, ce qui permet d'admirer la poésie visuelle mais sans être vraiment touché. Les voir sur grand écran, où l'on est comme immergé dans le film, peut faire une grosse différence.

C'est impossible de lire en entier L'innomable de Beckett sans perdre, à un moment donné de sa lecture, le goût de vivre. Mais il peut s'avérer enrichissant de picorer au hasard dedans, par petites touches, en échantillonnant. On peut imaginer aussi que le texte est fait pour être joué, à condition d'avoir le bon interprète.

On peut donc dire ceci : la condamnation d'une œuvre pour motif de chiantitude est valable si et seulement si cette chiantitude persiste quelle que soit la façon dont cette œuvre est présentée, ou quel que soit le biais pris pour entrer dans cette œuvre.

On doit aussi distinguer une œuvre qui serait entièrement chiante d'une œuvre seulement chiante par endroits : certaines grandes œuvres peuvent avoir des passages chiants, comme Moby Dick par exemple. Évidemment certaines œuvres peuvent avoir des passages qui sont, même pas "chiants" (au sens positif), mais carrément mauvais, comme dans la plupart des romans de Dickens, ce qui n'enlève pourtant rien à leur grandeur (selon moi).

putain mais qui c'est ce Peter Monchilom?

Rupert Withglee a écrit:

putain mais qui c'est ce Peter Monchilom?

c'est le guitariste de Talulah Gosh, Heavenly, Razorcuts et j'en passe (j'ai traduit de l'anglais)

denis sigougou a écrit:

Rupert Withglee a écrit:

putain mais qui c'est ce Peter Monchilom?

c'est le guitariste de Talulah Gosh, Heavenly, Razorcuts et j'en passe (j'ai traduit de l'anglais)

ah ouais... je comprends mieux son expertise en disques chiants du coup

Rupert Withglee a écrit:

denis sigougou a écrit:

Rupert Withglee a écrit:

putain mais qui c'est ce Peter Monchilom?

c'est le guitariste de Talulah Gosh, Heavenly, Razorcuts et j'en passe (j'ai traduit de l'anglais)

ah ouais... je comprends mieux son expertise en disques chiants du coup

t'es chié c'est un super guitariste

denis sigougou a écrit:

ou ceci :

Citation :

Les films les plus contemplatifs de Tarkovski peuvent s'avérer monotones, surtout si on le regarde sur un écran de télé, ce qui permet d'admirer la poésie visuelle mais sans être vraiment touché. Les voir sur grand écran, où l'on est comme immergé dans le film, peut faire une grosse différence.

C'est impossible de lire en entier L'innomable de Beckett sans perdre, à un moment donné de sa lecture, le goût de vivre. Mais il peut s'avérer enrichissant de picorer au hasard dedans, par petites touches, en échantillonnant. On peut imaginer aussi que le texte est fait pour être joué, à condition d'avoir le bon interprète.

On peut donc dire ceci : la condamnation d'une œuvre pour motif de chiantitude est valable si et seulement si cette chiantitude persiste quelle que soit la façon dont cette œuvre est présentée, ou quel que soit le biais pris pour entrer dans cette œuvre.

On doit aussi distinguer une œuvre qui serait entièrement chiante d'une œuvre seulement chiante par endroits : certaines grandes œuvres peuvent avoir des passages chiants, comme Moby Dick par exemple. Évidemment certaines œuvres peuvent avoir des passages qui sont, même pas "chiants" (au sens positif), mais carrément mauvais, comme dans la plupart des romans de Dickens, ce qui n'enlève pourtant rien à leur grandeur (selon moi).

Jacques Laurent a toute une théorie là-dessus, il dit qu'un grand roman est nécessairement un peu chiant afin de serrer le mouvement de la vie au plus près (cette théorie ne s'adapte pas aux autres genres littéraires)

Rivette faisait la différence entre les films qui font rêver pendant la projection, et ceux qui font rêver après.
Dans le même sens, écouter tout ou même partie un disque d'Hendrix me rase profondément, même si j'aime bien repenser à ses chansons.

Faulkner est chiant. Bon il ne fait pas disques, mais ce n'est pas une raison pour être aussi chiant. Enfin, il en fait quand même des disques, mais ce n'est pas le même Faulkner. Sinon Berlin de Reed Lou est foutrement chiant, Coney Island Baby est beaucoup mieux (le guitariste est très bon).

En tous cas en ce qui concerne la musique je vois mal comment on peut parler de "grand disque chiant", sauf à couper les cheveux en quatre... Certes on peut admettre l'aura d'une oeuvre auprès d'une masse critique, mais à mon avis ça induit en conséquence un jugement sous influence, loin du libre-arbitre - et surtout le processus d'appréciation est entièrement intellectualisé, ne laisse aucun cours à l'émotion esthétique : par exemple pour moi Dark side of the moon c'est merdique, et d'un autre côté je ne peux pas complètement le vouer aux gémonies parce qu'il y a quelques gens de bien qui, étrangement, semblent y trouver leur compte... Pareil pour un autre disque CCC, Astral weeks de Van Morrison - mais en réalité il y en a légion dans cette catégorie. Alors "grands disques chiants", si on veut, mais c'est abuser de rhétorique sophiste : "disques chiants" suffit amplement.

Raoulle a écrit:

Enfin, il en fait quand même des disques, mais ce n'est pas le même Faulkner.

il est chiant aussi

ce topic est chiant. mais je l'ai quand même lu.

au fait (?) c'était bien osso bucco ? je suis malade et j'ai pas venu (et de toute façon j'ai pas des masses envie de retourner dans cet endroit).

808 a écrit:

ce topic est chiant. mais je l'ai quand même lu.

au fait (?) c'était bien osso bucco ? je suis malade et j'ai pas venu (et de toute façon j'ai pas des masses envie de retourner dans cet endroit).

vous vous faites des restos ritals entre couilles ?

Rupert Withglee a écrit:

808 a écrit:

ce topic est chiant. mais je l'ai quand même lu.

au fait (?) c'était bien osso bucco ? je suis malade et j'ai pas venu (et de toute façon j'ai pas des masses envie de retourner dans cet endroit).

vous vous faites des restos ritals entre couilles ?

non ; faut suivre bordel

Rupert Withglee a écrit:

En tous cas en ce qui concerne la musique je vois mal comment on peut parler de "grand disque chiant", sauf à couper les cheveux en quatre... Certes on peut admettre l'aura d'une oeuvre auprès d'une masse critique, mais à mon avis ça induit en conséquence un jugement sous influence, loin du libre-arbitre - et surtout le processus d'appréciation est entièrement intellectualisé, ne laisse aucun cours à l'émotion esthétique : par exemple pour moi Dark side of the moon c'est merdique, et d'un autre côté je ne peux pas complètement le vouer aux gémonies parce qu'il y a quelques gens de bien qui, étrangement, semblent y trouver leur compte... Pareil pour un autre disque CCC, Astral weeks de Van Morrison - mais en réalité il y en a légion dans cette catégorie. Alors "grands disques chiants", si on veut, mais c'est abuser de rhétorique sophiste : "disques chiants" suffit amplement.

Comme de bien entendu...

Rupert Withglee a écrit:

En tous cas en ce qui concerne la musique je vois mal comment on peut parler de "grand disque chiant", sauf à couper les cheveux en quatre... Certes on peut admettre l'aura d'une oeuvre auprès d'une masse critique, mais à mon avis ça induit en conséquence un jugement sous influence, loin du libre-arbitre - et surtout le processus d'appréciation est entièrement intellectualisé, ne laisse aucun cours à l'émotion esthétique : par exemple pour moi Dark side of the moon c'est merdique, et d'un autre côté je ne peux pas complètement le vouer aux gémonies parce qu'il y a quelques gens de bien qui, étrangement, semblent y trouver leur compte... Pareil pour un autre disque CCC, Astral weeks de Van Morrison - mais en réalité il y en a légion dans cette catégorie. Alors "grands disques chiants", si on veut, mais c'est abuser de rhétorique sophiste : "disques chiants" suffit amplement.

perso je remplacerais Astral Weeks par Blonde On Blonde, ou Pet Sounds.

sinon :

Rupert Withglee a écrit:

par exemple pour moi Dark side of the moon c'est merdique, et d'un autre côté je ne peux pas complètement le vouer aux gémonies parce qu'il y a quelques gens de bien qui, étrangement, semblent y trouver leur compte...

perso je comprends pas très bien ça

Jean-Grain d'orge a écrit:

Rupert Withglee a écrit:

En tous cas en ce qui concerne la musique je vois mal comment on peut parler de "grand disque chiant", sauf à couper les cheveux en quatre... Certes on peut admettre l'aura d'une oeuvre auprès d'une masse critique, mais à mon avis ça induit en conséquence un jugement sous influence, loin du libre-arbitre - et surtout le processus d'appréciation est entièrement intellectualisé, ne laisse aucun cours à l'émotion esthétique : par exemple pour moi Dark side of the moon c'est merdique, et d'un autre côté je ne peux pas complètement le vouer aux gémonies parce qu'il y a quelques gens de bien qui, étrangement, semblent y trouver leur compte... Pareil pour un autre disque CCC, Astral weeks de Van Morrison - mais en réalité il y en a légion dans cette catégorie. Alors "grands disques chiants", si on veut, mais c'est abuser de rhétorique sophiste : "disques chiants" suffit amplement.

perso je remplacerais Astral Weeks par Blonde On Blonde, ou Pet Sounds.

sinon :

2001 est beaucoup plus chiant qu'Astral Weeks.

Je sens que je vais être tout seul sur ce coup là : J'ADORE CE FILM !
Astral weeks je l'ai acheté il y a 3 ans, j'ai bien du l'ecouter au moins 2 fois et demi au bas mot...vive Them tas de cons.

Sinon la théorie des grands disques chiants ç'est vraiment du fist fucking de mouches...

Je pense effectivement qu'Astral Weeks, c'est un peu ça.
Pourtant, je l'aime bien ce disque. Moondance passe quand même plus facilement.

Y a sans doute pas mal de Dylan dans les grands disques chiants. The Drift de Walker effectivement.
Lorca de Buckley peut-être.

Des disques difficiles d'accés, d'accord, mais si ils restent chiants au bout d'un certain nombre d'ecoute ç'est que le gonze a raté son coup, que l'oeuvre ne vaut pas tripette....ou qu'on a pas toutes les clefs pour l'apprécier à sa juste valeur (ça peut arriver).

808 a écrit:

Rupert Withglee a écrit:

par exemple pour moi Dark side of the moon c'est merdique, et d'un autre côté je ne peux pas complètement le vouer aux gémonies parce qu'il y a quelques gens de bien qui, étrangement, semblent y trouver leur compte...

perso je comprends pas très bien ça

c'est pourtant simple : il n'y a pas d'absolu du goût.

Oserais-je affirmer qu’un grand disque chiant n’est de facto, pas un grand disque ? Oui, j’ose ! Ne venez pas me péter les rouleaux sur le chiant et la notion du chiant, le chiant est chiant quand je décrète qu’il est chiant, et j’ai toujours forcement raison de trouver les choses chiantes que je trouve chiantes parce qu’étant moi-même et pas quelqu’un d’autre j’ai toujours raison de trouver chiant ce que je trouve chiant. Cela dit Astral Weeks est un très grand disque pas chiant du tout, un peu comme Joyce qui n’est pas chiant du tout, surtout lorsqu’il encule Nora par-dessus ses pets. Un vrai tour de force, c’est mieux que Pink Floyd sans Barrett, croyez-moi, ou pas.

P.-S. Ce petit Muscadet sur lie était délicieux. Je vais faire la sieste. Adieu.