- 808 a écrit:
- syd barrett : madcap / barrett
inutile de dissocier ces deux albums : on y entend la logique spéciale de celui qui a inventé ses propres règles et s'y soumet rigoureusement (au péril de sa vie est-on tenté de préciser).
Pas mieux. On peut trouver Syd Barrett aussi convivial que Kafka amusant, à condition de pratiquer ces deux artistes avec un peu de tendresse et de solitude.
- Citation :
- steely dan : aja
quand je pense que j'aime ça maintenant et je n'ai même pas honte ! dans le coin de mon oeil je t'ai vu chez rudy tu étais complètement bourrée : c'est un tableau de edward hopper ; le désespoir est plus désespéré en technicolor.
Encore heureux que tu n'aies même pas honte! c'est quoi votre problème avec le jazz-rock joué par des blancs, hein?
En tout cas merci d'avoir mis ces deux disques, ça m'évite de le faire moi-même et ça crée deux places de libre dans mon (faux) top. Sue me if I play too long...
Polnareff -Kama Sutra.
Amour impossible, gaudriole impossible, rapports humains impossibles. Les années 90 qui se profilent sentent la merde, et c'est un Polna aveugle et triste qui vient pondre son dernier album studio. Terminées les mélodies luxuriantes, on devra se contenter de quelques éclairs de beauté et d'espoir au milieu de ces refrains robotiques (enfin, il y a quand même Marylou, pas rien)
Fagen -Morph the cat
Même topo: ce n'est pas un disque de réveil. Convient pour les soirées de plus de 200 personnes, ou de moins de 2 personnes. Et pourtant Fagen n'a jamais été aussi épanoui qu'aujourd'hui: la soixantaine et donc la mort un peu plus proche en ont fait le prince de la coolitude.
Todd Rundgren- Healer
Je ne sais pas ce que Rundgren ou encore Andy Kaufman doivent au bouddhisme zen, ce qui est sûr c'est que cela n'a pas tué leur inspiration.
Bien sûr, ce disque n'est pas A wizard a True Star, il y a trop de "bzoiing" et pas assez de chansons. Mais quelle science de la dynamique rythmique et musicale! Les Beatles et la funk sont loin derrière, Todd a crée son propre truc, ça lui a coûté sa petite amie de l'époque mais quelle pureté renversante!
Pantera -Vulgar display of Power
Quel disque! Je regrette juste la dégaine de Phil Anselmo qui ressemble à n'importe quel punk à iench des rues de Brest, je n'aime sa façon de chanter qu'une fois franchies les années 2000. Par contre, une production foudroyante, joueurs au top à commencer par Dimebag dont chaque note ressemble à un mur. Oublié, le vieux trash et les rythmiques en pédale sur la corde de mi grave, ici ça coupe net.
Blair -les choses ne sont pas bien.
L'auteur de "Pomme de terre", il y a de cela une quinzaine d'années, pour ceux qui ont bonne mémoire. Un Lautréamont blagueur et virtuose comme Dick Annegarn. Au dernière nouvelles, un second album aurait déjà été pressé à plus de 60 exemplaires. Où donc s'arrêtera Blair?
Danny Gatton -88 Elmira St
Le meilleur soliste de country de tous les temps! J'ai mis cet album faute de pouvoir en trouver d'autres de cet artiste lunatique et suicidaire.
Nino Rota -Compilation de BO de Fellini
Encore meilleure que les films. Musique de bordel, répétitive, avec jarretelles et fessées qui claquent en rythme.
Bob Marley -Catch a fire
Acheté il y a quelques temps à Caroline No en plus du premier Randy Newman parce qu'il n'avait pas de quoi me rendre la monnaie.
Tout me séparait du raggae à commencer par ses légions de zélateurs ectoplasmiques et satisfaits ou encore Arnaud Viviant qui comparait ses "rythmes chaloupés aux romans érotiques et solaires de Pierre (sic) de Mandiargues". Au final, une musique triste, crasseuse, aussi érotique et chaloupée que la démarche de Stacy Keach à la fin de Fat City.
Bowie -Heroes
Quel album, un pur délire d'architecte, et en même temps grouillant de vie.
Ce n'est bien sûr pas chaleureux pour un sou, mais quel vertige!
John Cale -Slow Dazzle
Autre album relativement peu plaisant à écouter, moins jusqu'au boutiste que l'alter ego Street Hassle mais bien déliquescent quand même. Rock'n'roll hirsute et moche, mais le chanteur garde son flegme malgré ses fringues constellées de vomi.
Kevin Ayers -Joy of a toy
Jumeau blond et insouciant de Syd Barrett. Cet album pour enfants ressemble à une illustration d'Arthur Rackham, mais gaie et ensoleillée.
David Lee Roth -Eat'em and smile
J'ai hésité avec Pump d'Aerosmith, mais David Lee c'est vraiment LE copain, le blaireau qui s'assume, avec qui on se sent courageux et qu'on n'a surtout pas envie de décevoir. Tant pis si on met deux jours à se remettre de la cuite (bien entendu, lui était déjà sur pied après 10 minutes de sieste pour aller faire de la varappe) on aura bien rigolé.
Voulzy -Bopper en larmes.
Le "Wizard/ a true star" français! Bon, il en aurait fallu deux comme celui-ci pour rivaliser sérieusement avec le Rundgren, mais les morceaux sont tous délicieux et les enchaînements décoiffent. Et l'Océane est une chanson un peu folle qui donne un doux frisson.
L'age d'or du music-hall (double vinyle CBS 68267, on ne sait jamais...)
Mistinguett, Bach et laverne, l'immense Georgius, Damia, ne cherchez pas ils sont tous là, et vont tout vous faire! Il y a même une espèce d'escogriffe lorrain nommé Chepfer et qui ne fait plus rire personne depuis un siècle. Et ben moi si! Fuck you if you don't like it!
Roxy Music- Avalon
Disque superbe, avant-dernier morceau extraordinaire, et un guitariste de génie en la personne de Neil Hubbard, tout en pointillés. Un regret: la pochette (du disque, pas celle de Bryan), je doute de m'y faire un jour.
Joe Jackson, Night and day.
Là par contre, pochette splendide et disque à l'avenant; par contre, ne pas s'attendre à du Gershwin (les tons de la pochette peuvent égarer), c'est cubain de bout en bout. Et plein de bonnes chansons qui se tiennent la main, un petit monde.
Cosma -Bandes originales
L'équivalent musical aux dialogues tout en tendresse narquoise du grand Jean-Loup Dabadie.
Thelonius Monk tout seul
J'ai peu écouté de jazz, je m'y suis mis par romantisme et je n'ai vraiment aimé que deux albums: celui-ci et...
Tijuana Moods de Charlie Mingus,
disque étouffant, moite et tout poisseux de liqueurs diverses et de... heu, bref.
Par souci d'exhaustivité j'ai longtemps cherché au moins un disque de musique classique pour compléter ce top. Rien à faire. J'aime bien quelques intros de ma compile Rossini distribuée gratuitement naguère par les 3 Suisses, mais un morceau complet je ne peux pas, et quand bien même je le pourrais que ça ferait faux fan.
Alors le dernier: Compile Grosses Têtes vinyle volume 1.
Cash.
Parce que, excusez du peu: Kersauzon, Jean Yanne, Jacques Martin, Le Luron, et un peu derrière Dutourd, Paul Guth, Castelli et même la Miss France de l'époque (on devait être en 82)!
Tout ce monde-là est au top de sa forme, belle époque révolue où l'on savait crâner en alexandrins entre deux prouts.